Le Tour de France 2010 reste l’une des éditions les plus disputées de la Grande Boucle, malgré le déclassement d’Alberto Contador. Comme souvent, les favoris à la victoire finale se sont livrés à une bataille féroce dans les Pyrénées afin de consolider leur position.

Des débats équilibrés… jusqu’aux Pyrénées

Le Tour de France 2010 restera dans les mémoires comme l’édition durant laquelle l’Espagnol Alberto Contador aura perdu une de ses couronnes sur la Grande Boucle pour cause de dopage. La sentence du grimpeur andalou, proclamé en 2012 par le Tribunal arbitral du sport, a marqué les esprits des suiveurs de la compétition. Ce déclassement relègue pourtant au second plan le véritable enjeu de cette 97e édition de la Grande Boucle : l’explication tant attendue entre le coureur espagnol avec ses principaux concurrents, que sont Andy Schleck et Lance Armstrong, sur le retour. Le déroulement des deux premières semaines a eu d’ailleurs raison des amateurs de duels au sommet du Tour. Les favoris de la course répondent coup pour coup et se tiennent à quelques secondes de distance en tête de la compétition.

Au cours des deux premières semaines, le maillot jaune passe successivement sur les épaules de Fabian Cancellara, Sylvain Chavanel et Cadel Evans. Andy Schleck, vainqueur de la 8e étape, ne se laisse pas distancer par ses rivaux et reste en embuscade à la deuxième position, juste devant le leader d’Astana. Un premier bouleversement intervient lors de la 9e étape, à l’issue de laquelle le Luxembourgeois prend la première place du classement général après la fracture au coude de Cadel Evans. Les coureurs de tête commencent dès lors les hostilités sur la route des Pyrénées, en tentant de conserver leur avance respective avant l’ascension des Géants du Tourmalet. Les grands débats commencent dès la 15e étape et le passage dans le Port de Balès, quand Alberto Contador décide d’attaquer un Andy Schleck victime d’un saut de chaîne pour récupérer le maillot jaune.

Le champion du public contre le champion des grands cols

Le lendemain, sur l’étape reliant Bagnères-de-Luchon à Pau, Pierre Fédrigo joue les intermédiaires de luxe en devançant tout le monde au cours de la première ascension du Col du Tourmalet. Les favoris ne s’avouent pas pour autant vaincus et attendent la 17e étape qui suit la journée de repos pour vraiment se distinguer sur la montée du Géant des Pyrénées. Habitués des duels dans les ascensions, Andy Schleck et Alberto Contador de chez Astana font parler leurs qualités de grimpeur et déposent le peloton dans l’ascension du Tourmalet. Aucun des deux coureurs ne parvient toutefois à prendre le meilleur sur l’autre et se neutralisent jusqu’à la ligne d’arrivée. Même si le Luxembourgeois de la Team Saxo Bank franchit en premier la ligne d’arrivée, l’Espagnol conserve son maillot jaune, pour ne plus l’abandonner jusqu’aux Champs Elysées.

A l’arrivée à Paris, le grimpeur espagnol compte pas moins de 39 secondes sur son premier poursuivant et croit remporter son 3e Tour de France après les éditions de 2009 et de 2007. Les résultats des tests antidopage et des enquêtes menées durant la course en ont décidé autrement. Après deux ans d’instruction, Andy Schleck est finalement déclaré vainqueur de cette édition et s’arroge le droit de revendiquer une victoire sur le Tour de France dans son palmarès. Même si son rival espagnol a fini en beauté cette 97e édition, le Luxembourgeois de la Team Saxo Bank rejoint la longue liste des vainqueurs du Tour qui se sont distingués dans les Pyrénées, et plus particulièrement dans l’ascension du géant du Tourmalet.