Vainqueur d’une édition très disputée du Tour de France, Cadel Evans a marqué à sa manière l’histoire du Tour dans les Pyrénées. Même en l’absence de succès durant les étapes du triptyque pyrénéen, l’Australien a construit son succès en 2011 à force de tactique et de bataille de l’ombre sur les routes du Tourmalet.

Cadel Evans, des promesses et des malchances

Cadel Evans signe en 2001 son premier contrat professionnel de coureur cycliste avec l’équipe Saeco-Cannondale. Ses débuts prometteurs au sein de la formation lui ont valu d’être recruté par la prestigieuse team Mapei-Quick Step, avec laquelle il se signale rapidement en s’adjugeant une victoire d’étape sur le Tour Down Under. Il change régulièrement d’équipe au cours des années qui suivent avant de finalement confirmer les attentes placées en lui en 2007, en terminant deuxième du classement général du Tour de France 2007, devancé de seulement 23 secondes par Alberto « El Pistolero » Contador. Il récidive l’année suivante en finissant une nouvelle fois à la deuxième place du podium de la Grande Boucle, à 58 secondes du vainqueur Carlos Sastre.

Ces deux déconvenues lui ont valu le surnom de « troisième homme » du Tour de France pendant longtemps. Recruté finalement par BMC en 2010 – à 33 ans -, Cadel Evans s’est fixé comme objectif de remporter le Tour de France dès la saison suivante. Il atteint finalement son objectif, non sans avoir lutté avec courage et beaucoup de tactique avec les favoris de l’époque, Alberto Contador et Andy Schleck. Ses bonnes performances dans les Pyrénées l’ont grandement aidé à assurer la victoire finale.

Une brillante victoire tactique

Contrairement aux années précédentes, Cadel Evans attaque le Tour de France 2011 par le bon bout, en terminant second de la première étape et en remportant la 4e étape. Ces résultats lui ont valu de rester en embuscade sur le podium du classement général, dans lequel s’illustrent Thor Hushovd puis Thomas Voeckler, de la 9e à la 18e étape. Viennent alors les étapes du triptyque pyrénéen, dont la 12e étape avec une arrivée à Luz-Ardiden et une 14e étape terminant au Plateau de Beille.

Même s’il n’a pas les qualités d’un pur grimpeur comme Alberto Contador, l’Australien de l’équipe BMC joue à armes égales avec ses concurrents et limite son écart avec ses rivaux au général. Sa capacité à rester dans les roues des grimpeurs dans les Pyrénées, mais aussi dans les Alpes, a marqué les observateurs à l’époque. La stratégie du coureur australien fait finalement ses preuves lors de l’étape de contre-la-montre, dont il est spécialiste, programmée la veille de l’arrivée aux Champs-Élysées. Ses efforts dans les Pyrénées ont été récompensés par un maillot jaune arraché à Andy Schleck et qu’il conservera avec 1 min et 34 secondes d’avance sur le Luxembourgeois. Il devient dès lors le premier Australien et coureur de l’hémisphère sud à avoir gagné sur le Tour de France, mais aussi le troisième cycliste le plus âgé à réaliser pareil exploit.