Le Tour 2009 et le calme plat dans les Pyrénées

Le passage du peloton dans les Pyrénées influence régulièrement le résultat du Tour de France, à quelques exceptions près. L’édition de 2009 fait partie de ces exceptions.

L’honneur des Pyrénées bafoué

Les Pyrénées comptent quelques-uns des sommets et cols légendaires à travers lesquels le Tour de France a construit sa légende. Entre le Tourmalet, le Peyresourde, Aspin ou encore le Portet-d’Aspet, les géants des Pyrénées ont mis à rude épreuve les mécaniques des coureurs ainsi que leur endurance, pour n’épargner que les vrais champions, appelés à remporter la prestigieuse compétition. Alberto Contador, Christopher Froome, Eddy Merckx et Bernard Hinault ont tous remporté au moins un Tour de France, en s’illustrant dans les rudes batailles sur les sommets des Pyrénées. L’issue finale de la Grande Boucle ne s’est toutefois pas jouée tout le temps dans les Pyrénées.

Certaines éditions ont même vu les passages sur ces sommets oubliés ou relégués au second plan en raison d’une performance encore plus marquante dans les étapes alpines ou les épreuves de contre-la-montre. Rares sont toutefois ces exceptions, à l’instar de l’édition de 2009, au cours de laquelle les Pyrénées n’ont que peu influencé le classement final de la course. Dans un peloton qui compte plusieurs anciens vainqueurs de la course comme Lance Armstrong, Carlos Sastre et Alberto Contador, les favoris ont préféré rester dans l’ombre tout au long de la traversée des montagnes pyrénéennes.

Un passage oublié dans les Pyrénées

Après une première semaine assez terne niveau spectacle, le triptyque pyrénéen est très attendu par les observateurs comme étant le tournant de la compétition, comme toujours. Sauf que la machine à exploits s’est rayée : les favoris ont préféré économiser leur force durant l’ascension de toutes les difficultés des étapes pyrénéennes. Alberto Contador a beau tenter une attaque à 2 km du sommet d’Arcalis, les spectateurs n’ont rien obtenu de comparable au duel opposant Jacques Anquetil à Raymond Poulidor sur la montée du Puy de Dôme lors de l’édition de 1964.

Lors de la seconde étape pyrénéenne, les favoris restent sur la même stratégie que la veille et préservent le statu quo au classement général. La dernière et troisième étape pyrénéenne terminant à Tarbes, non sans un passage dans les Pyrénées, reprend les mêmes bases et voit Pierrick Fédrigo de chez Bouygues Telecom se distinguer par une victoire d’étape prestigieuse. Beaucoup voient en ce passage dans les Pyrénées un échec total, en raison notamment d’une erreur de programmation de la part des organisateurs.

L’ascension du Tourmalet intervient en effet trop tôt dans la course – et même dans la journée (programmée à 70 km de l’arrivée à Tarbes lors de la 9e étape). Il faudra attendre la 15e étape et une attaque fulgurante d’Alberto Contador pour voir enfin les leaders s’exprimer et distancer le reste du peloton. Cette accélération de l’Espagnol dans les Alpes lui a permis de glaner plus d’une minute et demie d’avance sur ses poursuivants et d’assurer sa deuxième victoire au général sur le Tour de France.