Tour 2000 : un Armstrong trop fort à Hautacam

Dans l’histoire du Tour de France, les Pyrénées constituent souvent le théâtre d’exploits mémorables et déterminants pour l’issue finale de la compétition. L’édition de 2000, au cours de laquelle le peloton est passé par Hautacam notamment, n’échappe pas à cette règle.

Hautacam, le juge du Tour 2000

La victoire écrasante de Cris Froome sur le Tour de France 2015 n’est pas la première du genre sur la compétition reine du cyclisme. La Grande Boucle a déjà vu par le passé un coureur livrer une prestation inoubliable sur l’une de ses étapes, qui lui a permis de s’octroyer une place de choix en vue de la victoire finale. La 87e édition de la compétition, qui a lieu en 2000, fait partie de ces cuvées mémorables. La dernière édition du Tour avant le troisième millénaire promet des étincelles avant même le départ du Futuroscope, avec la présence de plusieurs grands noms du cyclisme dans le peloton.

Marco Pantani — le Pirate, une sorte de Vincenzo Nibali en plus romantique et plus virevoltant —, le classieux Richard Virenque, Laurent Jalabert, Alex Zulle, Erik Zabel et surtout le revenant Lance Armstrong sont alignés au départ de la compétition. Les spectateurs s’attendent donc logiquement à une bataille féroce entre ces favoris tout au long du Tour. La première semaine du Tour tient toutes ses promesses et voit le maillot jaune de leader passer successivement de l’épaule de David Millar à celles de Laurent Jalabert et d’Alberto Elli. Personne ne se doutait alors que la 10e étape, entre Pau et Hautacam, déciderait de l’issue finale de cette édition.

Une attaque imparable dans la montée du Hautacam

Cette fameuse 10e étape démarre pourtant en douceur, le peloton ayant préféré rester groupé et contrôler les attaques de quelques têtes brûlées en quête de gloire. Un groupe d’échappée, incluant l’Espagnol Javier Otxoa, réussit toutefois à creuser un écart conséquent et compter jusqu’à 10 minutes d’avance sur les premiers poursuivants au pied de Hautacam. Lance Armstrong, jusqu’alors bien protégé par ses lieutenants d’US Postal, se lance à ce moment précis à la poursuite du groupe de leader et de l’échappé solitaire espagnol en bas du Hautacam. Tour à tour, l’Américain dépasse les intercalés José Maria Jiménez, Richard Virenque et Roberto Heras, et délaisse le groupe des leaders formés par Pantani, Ullrich et Zülle.

Pédalant à plus de 100 tours minute sur la dizaine de kilomètres que compte l’ascension, l’Américain comble son retard sur l’Espagnol, mais ne parvient pas pour autant à lui chiper la victoire finale au sommet. Il arrive juste 42 secondes trop tard, un écart peu significatif comparé aux 9 min 20 s d’avance que compte le vainqueur d’étape au pied du Hautacam. Surtout, cette performance permet à l’Américain de s’emparer du maillot jaune et de tenir les candidats au titre à distance respectable pour le reste de la compétition. Lance Armstrong se contente par la suite de contrôler les attaques de ses rivaux dans les Alpes, jusqu’à l’arrivée à Paris.