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Les années Coppi- Bobet:  deux règnes mémorables.

Lorsque Coppi prend en 1949 le départ du Tour, son palmarès est déjà considérable : record de l’heure, triplets dans le tour d’Italie, tour de Lombardie et Milan-San Remo, titre mondial de poursuites en 1947 !

L’écrivain Dino Buzzati le compare à un aigle dévorant son rival Bartali dès que la route s’élève. Coppi ajustement mis en condition de sa participation l’absence de Bartali au sein de la formation italienne. Le pieux Gino, vainqueur du tour 1948,10 ans après sa victoire de 1938, ne l’entend pas de cette oreille. Et tous deux s’affrontent donc en 1949.

Dès le cinquième jour de course, dans l’étape Rouen-Saint-Malo, les choses s’enveniment dans une échappée commune. Coppi crève puis tombe. Il doit attendre et changer de machine… À Saint-Malo, il concède 18 minutes au suisse Ferdi Kubler (vainqueur l’année suivante) et surtout de 13 à Bartali. Après maintes menaces d’abandon, il gagne le surlendemain le contre-la-montre Sables d’Olonne-La Rochelle. Dans les cols pyrénéens, il recolle au classement général. Dans les Alpes,Bartali fête son 35e anniversaire en tête, à Briançon.

Coup de théâtre, il crève le lendemain, dans la terrible étape vers Saint-Vincent d’Aoste, comptant les cols du Mont-Genèvre, du Mont-cenis de l’Iseran et du Petit Saint-Bernard. Coppi ne l’attend pas ! Il va s’en va seul vers le maillot jaune, après avoir refait un retard total de 57 minutes dans les étapes de montagne.
En 1951, très atteints par le décès sur chute de Serc, son frère, Fausto Coppi termine 10e à 47 secondes du suisse Hugo Koblet, un coureur racé et élégant qui fait jeu égal avec lui dans les Pyrénées.

En 1952, Bartali toujours là, ne compte plus : ce Tour n’est qu’à Coppi qui emporte cinq étapes et le classement de montagne. Un journaliste italien écrit : » il y avait un enjeu sur ses pédales, qui lui donnait sa puissance aérienne… » Dès, Sestrières, le deuxième du classement général, le Belge Alex Close , est relégué à 20 minutes.

Louison Bobet, lui s’est fait remarquer dès 1948, face à Bartali qui se soucie peu de ce breton inconnu, âgé de 23 ans… Il révise son jugement ayant accumulé 4 minutes de retard sur Bobet, maillot jaune à Dinan puis 18 minutes à Nantes et enfin 20 minutes au pied des Pyrénées !

Fils d’un boulanger de St Meen le Grand , près de Rennes. Louison Bobet est fou de vélo depuis l’enfance : ses billes se noment Magne, Leducq, Speichr ! Il participe dès 1947, abandonnant à Digne.

En 1948, il termine quatrième, puis troisième en 1950. 1953 est son année, mais il devra commencer par convaincre ses propres équipiers.

À Béziers, c’est le grand cafouillage sur la piste du stade des Sauclières. Neuf coureurs se disputent le sprint final, dont quatre Français. Louison, troisième, entre dans une colère noire d’être privé des plus grandes modifications par deux coéquipiers : Lauredi et Geminiani. Le lendemain, il s’engage à abandonner, en cas de victoire finale, la totalité de ses prix et primes à ses équipiers. C’est la première fois qu’un coureur agit ainsi. L’habitude est restée.

Louison Bobet, dès lors unique leader de l’équipe de France, gagne la grande étape des Alpes, à Briançon, puis le contre-la-montre Saint-Etienne-Lyon, et enfin le Tour.

Sa popularité est immense. Voilà un Français qui sait ce qu’il veut et qui fait ce qu’il dit. Il gagne encore les tours 1954 et 1955, inscrivant de nombreuses grandes étapes à son palmarès, avant de devenir le héros de la thalassothérapie.